La série eee (espèce exotique envahissante), réalisée entre Rome et Paris, s’interroge sur la catégorisation des espèces d’oiseaux en milieu urbain dont le classement exige de façon binaire que tout un ensemble d’individus soient discriminés.

Originaire d’Afrique centrale et d’Asie, la perruche à collier est présente en île-de-France depuis les années 1970 après avoir été introduite de façon accidentelle ou volontaire par l’homme depuis les zones aéroportuaires. En 2018, le ministère de la transition écologique classe la perruche à collier “espèce exotique envahissante” contrairement à l’Italie qui ne la mentionne pas sur sa liste des “specie esotiche invasive”.

Deux ans après cette classifacation, une équipe de recherche de l’Université Paris-Saclay, du Muséum national d’Histoire naturelle, d’AgroParisTech et du CNRS1 a pu mesurer pour la première fois les effets de la présence de perruches à collier sur les autres oiseaux pour l’accès aux ressources alimentaires. Les données du programme montrent une compétitivité très relative de cette espèce et les études sur la nidification ne sont pas parvenues à démontrer une certaine concurrence avec des espèces susceptibles de loger dans les mêmes cavités.

Dans la lignée de nos politiques migratoires, le mécanisme des mesures environnementales est de considérer que les populations venant d’ailleurs soient un phénomène négatif. Il est assez rare que la communauté scientifique s’intéresse de prime abord à leurs bénéfices comme la dispersion des graines ou l’enrichissement des sols en matière organique. Et si, elle s’accorde à dire que tous les vertébrés sont sentients, ne serait-il pas temps de changer de paradigme afin de prendre la voie d’une éthique environnementale à une éthique animaliste ?